Méga-
Salut à tous !
Décidément, depuis quelques temps, mes tests d’optiques ont quitté le monde Pentax pour visiter ce que d’autres constructeurs proposent en monture K. J’ai pu acquérir le nouveau et beau Zeiss Planar 50mm et mon collègue Roussinix, modérateur du forum K10D, m’a prêté son dernier petit chouchou, le non moins beau Voigtlander Nokton 58mm. Merci à lui pour son prêt.
Place au face à face comparatif avec de nombreuses images-
Considérations techniques
On bénéficie aussi des informations de focale et d'ouverture dans les données Exif.
Sur un capteur APS-
Focale fixe de 58mm en monture Pentax KA. Ouvertures de f1,4 à f16 avec crantage
mécanique par demi-
Formule optique : 7 éléments en 6 groupes. Diaphragme à 9 lamelles. Angle de champ : 40°. Distance minimale de mise au point : 0,45m .
Rapport de reproduction : 1:5,8. Diamètre de filtre : 58 mm. Dimensions (longueur x diamètre) : 47,5mm x 64,4mm. Poids 320 Gr.
Accessoire non livré : paresoleil LH-
La bague de mise au point est ferme, souple et bien progressive, recouverte d’un
grip caoutchouc de bonne qualité. La bague de diaph est aussi très souple et les
demi-
Le Voigtländer Nokton 58 mm f/1,4 SL II est un version améliorée du Topcor 58 mm f/1,4 proposé en série limitée par Cosina en 2003. Cet objectif essayait de retrouver (avec succès) la qualité de flou (bokeh) qui avait fait la réputation d'une fameuse optique commercialisée au début des années 60 par la firme Topcon (Tokyo Kogaku Kikaï KK). Cette première série a été presque toute vendue sur la marché japonais en l'espace quelques mois.
Cosina/Voigtlander propose à nouveau cet objectif standard ultra lumineux ; il est
commercialisé aujourd'hui sous l'appellation Nokton dans une version revisitée avec
l'adjonction d'un processeur identique dans son principe de fonctionnement à celui
qui équipe les Pentax K-
Le Zeiss Planar possède la même formule que le Nokton
C’est un objectif standard lumineux et compact qui possède un mécanisme de mise au point précis avec un angle de rotation qui favorise la finesse du réglage. Le Planar T* 1.4/50 est calculé pour des distances moyennes et plus longues; il permet d'obtenir des images détaillées dès pleine ouverture. La construction de l'objectif, le choix des verres et le traitement multicouches ont été établis afin de
maitriser le flare et de donner une image brillante, du modelé, un excellent contraste
et une interprétation normale de couleur. Nous verrons ça en détail plus bas. Monté
sur un Reflex numérique au format APS-
Ouvertures de f1,4 à f16 par 1/2 de diaph. Formule optique : 7 éléments en 6 groupes. Distance de mise au point : 0,45 m à l'infini.
Angles de champ (diagonal/horizontal) : 45/38. Diamètre des filtres : 58 x 0,75. Dimensions (longueur x diamètre) : 69mm x 66mm.
Poids : 350 gr. Livré avec le paresoleil metallique. Le tarif boutique avoisine les 500€.
Vignetage comparé
Le Nokton est assez capricieux à pleine ouverture : il a tendance à sous-
Rendu des couleurs comparé
Dès le début de ce test comparatif, j’ai été très surpris par la différence de tonalité
des couleurs entre les deux objectifs ! Comme on le voit sur les vignettes ci-
A f2, cette différence est très visible. Le Nokton me fait penser au rendu classique des Sigma. La scène est éclairée par une lumière du jour diffuse venant de la gauche. Toutes les photos du test ont été prises aussitôt l’une après l’autre sans modifier les réglages du boitier.
A f2.8, cette scène est éclairée par une forte lumière solaire. Outre la mise au point légèrement floue avec le Zeiss, on peut noter la dominante chaude du Nokton, avec des contrastes moins appuyés dans le rouge et le bleu.
A f4, sous un éclairage par beau temps avec le soleil à gauche de la scène, la différence est peu visible. On peut juste constater un micro contraste plus prononcé dans le lointain pour le Zeiss.
A f5.6, avec un éclairage plus contrasté, le soleil dans le dos, la différence redevient visible. Le Zeiss, au tonalité très neutre (froide) propose un histogramme identique au Nokton mais avec une surex de +0.3IL.
Résolution comparée sur mire
Les échantillons de moquette sont éclairés par une lumière du jour diffuse et placés
à environ 2.2m de l’objectif soit plus de 40 fois la focale des objectifs (5 cm)
: cela correspond au piqué qu’on obtient en séance de portrait entre 2 et 3 m. Le
K-
Le Nokton donne généralement un meilleur piqué d’ensemble que le Zeiss, très avantagé
par sa focale plus longue qui aide beaucoup la mise au point avec le stigmomètre
(mon K-
Résolution comparée en paysage
Le boitier sur trépied avec télécommande, j’ai fait une mise au point sur l’arbre
mort, quasiment vers l’infini, mais pas tout à fait. L’image ci-
Le Zeiss bénéficie d’une profondeur de champ plus grande grâce à sa focale plus courte.
La clarté de sa légère surexposition l’avantage dans les micro-
J’ai voulu rectifier ce premier test très désavantageux en terme de couleur et de
contraste pour le Nokton en cherchant dans mes images-
Aberrations chromatiques comparées
Je reconnais que cette scène est très cruelle et particulièrement piégeuse pour des ouvertures à f1.4 et f2 ! Mais elles permettent de constater que ces deux objectifs conçus pour l’argentique ne sont pas exempts d’aberrations chromatiques aux très grandes ouvertures. Au quotidien, elles disparaissent après f4. Le Zeiss les corrige plus vite en diaphragmant.
Sur des vues plus classiques, comme ce paysage ci-
Flare comparé
Quasiment impossible de trouver du flare sur ces objectifs, même sans le pare-
Bokeh (fond flou) comparé
Le Globe terrestre se trouve à environ 1.5 m de l’objectif et les posters du fond sont à environ 1.9 m derrière le globe.
Avec sa focale plus longue, le Nokton (à droite dans les comparatifs) donne un bokeh plus crémeux que le Zeiss.
En outre, il est plus agréable et plus précis de faire la mise au point avec lui car l’étagement des plans est plus évident dans le viseur.
Je place dessous les autres rendus de bokeh de la même scène aux différentes ouvertures jusqu’à f4 avec un détail à 100% au centre du bokeh sur les trompes des éléphants.
Sur le terrain, la différence de bokeh demeure visible... Sur la scène ci-
Portraits comparés
Plus intéressante mais plus difficile à réaliser, ma comparaison en prise de vue
portrait a d’abord été réalisée au flash manuel Contax TLA 280 (Mode M au 1/60e avec
grand réflecteur vers le plafond et petit réflecteur secondaire en éclairage direct)
pour essayer de comparer le rendu en définition et micro-
Un second essai au flash ci-
Après un petit décrassage des couleurs et une balance des blancs corrigée dans Silkypix, on peut retrouver de superbes détails du Jpg de base.
Pour conclure ce test, je propose une dernière série de portraits en lumière du jour
intérieure à 400 iso. A f1.4, ci-
Bilan final
En terme de rapport qualité/prix, les deux objectifs font jeu (presque) égal : le Zeiss fourni avec son paresoleil coûte au final un peu plus cher (510€ ) que le Nokton (390€ + 40€ avec l’achat supplémentaire de son paresoleil optionnel). Ils en donnent pour leur argent côté finition : construits pour durer, alliant précision, finesse et robustesse, leur prise en main est excellente. Petit avantage pour le Zeiss avec sa baionnette pour paresoleil qui permet de fixer le bouchon ou des filtres plus facilement car le pas de vis reste libre.
Côté image, le Zeiss présente un rendu des couleurs plus neutre, plus fidèle, légèrement
mieux contrasté dans les micro-
Côté expo avec le Planar 50, il faudra veiller à sous-
Le Nokton brille par son piqué et son homogénéité dès les grandes ouvertures et sa
dominante chaude ne sera parfois génante qu’avec des diapos argentiques qui empêchent
tout post-
Pour le portrait, le Nokton est plus agréable : 8 mm de focale supplémentaires comptent beaucoup quand on photographie sous les 3 m de distance : le bokeh est plus crémeux que le Zeiss et la mise au point plus facile.
Voili, voilou, je crois que j’ai tout dit !
Ce sont des objectifs de bonne compagnie, des investissements sur le long terme, comme on le fait avec des diamants !
A+